vendredi 2 septembre 2016

"Vous pouvez comprendre" : Ras le cul !





Cet article est garanti sans #NotAllPsy et sans #OuiMaisIelsOntDeBonsCôtésAuFond et sans #NotAllNT

Aujourd'hui je me suis triturée le cerveau pour la millionième fois dans mon parcours de soignée pour élaborer ma demande d'entretiens infirmiers auprès de ma psychiatre, en Octobre. Pourquoi préparer si soigneusement une simple demande de soins ? Parce que, comme me l'avait dit une fois mon ancien psychiatre "Vous êtes trop "bien" pour bénéficier d'aide, mais trop malade pour vivre bien"

Oui, je suis le plus souvent calme en hôpital, oui, je semble parfaitement normale garantie NT sans OGM élevée sous la mère et oui, j'AI ÉTÉ infirmière et comprendre je peux mais tout supporter je veux plus.

Alors je suis calme et j'ai un bon accès à la communication. On me dit même pertinente, cultivée, blabla. C'est pas une raison pour laisser passer les vols à mon égard, le harcèlement et les agressions sexuelles que je subis, les insultes, le "vous pouvez comprendre, vous n'êtes pas comme eux" est méprisant envers les personnes plus délirantes/aux symptômes plus flamboyants/plus invalidés et injuste pour moi. Si je ne me défends presque pas, c'est parce que je sais que me pendent au nez l'exclusion ou la contention si je gueule ou tire une tarte.
Être hospitalisé-e en HP, ce "c'est pas le Club Med", n'est pas facile ami-e-s soignant-e-s. Vous qui passez 8h/j (dont 5 dans le bureau) avec les fous en crise, vous êtes déjà en burn out. Alors H24, quand on est soit même fou-folle en crise, pardon hein, mais c'est parfois insupportable.
Me coller une patiente déficitaire cognitive dans ma chambre, très exaspérante car vient sans cesse au contact, parc que moi "je suis calme" "je suis bien" et "je peux comprendre" c'est de la maltraitance, c'est juste qu'avec d'autres usagères en chambre elle se ferait cogner, c'est me faire subir son bavardage incessant à 5cm même quand je suis dans mon lit sous les couvertures et c'est insupportable, quand j'ai du mla à me reposer, quand ma chambre est mon refuge contre les grands délirants. Et ce qui est encore plus insupportable, c'est qu'alors qu'à la base immensément angoissée, dépressive, sub délirante, je me vois répondre des "vous êtes à l'hôpital". Sérieux ? Je me croyais à un cocktail entre gens de la haute.
Quand je me fais harceler dès cinq heures du matin par le mec qui me demande en boucle une pipe c'est "oui il est comme ça" "on ne peut rien faire" "il est pas comme vous vous pouvez comprendre" Allo ? Je l'ai jamais entendu demander une pipe à une infirmière, c'est donc bien que malgré tout "il peut entendre" Il n'est même pas "repris"
Comme je "suis bien" (morte de lol), quand je signale des cafards dans la piaule on me dit de "signaler ça à une personne de la gestion entretien" Ah ben oui tiens, je vais faire ton boulot. Et je demande à la personne d'entretien "faut m'amener une des bêtes qu'on sache ce qu'on est" Nom d'un chien, et après on me dira d'aller acheter le matos de désinsectisation ?


Des anecdotes comme ça j'en ai plein.

Être "trop malade mais trop bien en même temps" (j'ai même eu le droit à "vous n'êtes pas tout le temps schizophrène" j'avais répondu avec cet humour qui plait tant "Je suis tellement schizophrène que la moitié du temps je le suis pas") me vaut aussi, hors hospit, un allègement massif des soins : ma psychiatre donc veut ne me voir que tous les six mois. Puisque je vais bien. Simplement, je vais bien parce que j'ai des soins. Je le sais quand on les espace trop, ça va plus. L'addicto m'a fait le coup j'ai rechuté (j'ai pas l'air d'une vieille alcoolique non plus, en fait boire 1l de pastis par jour ça passe bien si en rdv tu parles normalement et que tu fais ton âge et pas vingt ans de plus) Donc je veux des entretiens infirmiers genre tous les 15j.

Et aujourd'hui je me suis surprise à me torturer parce que moi on me demande "et pourquoi ?" on me demande "quel est le sens de ce soin" et autres demandes de justification. Alors, si un psy s'apprete à me le demander spoiler alert : parce que je veux pas rechuter. Parce que la psy c'est aussi des soins rapprochés à des gen-tes qui vont à peu près bien qui le demandent justement en ce moment je suis en capacité de le savoir

Au premier entretien c'était le refus d'enlever le Baclo et si je n'étais pas d'accord "vous pouvez chercher un autre psychiatre" n'est-ce pas. Pour l'enlever au second et vouloir enlever dans la foulée "tout sauf la piqure" parce que mon dossier psy (qui fait peur) a été lu et que je suis devenue une usagère exceptionnel. J'ai toujours été calme. Mais ça m'a bien refroidie d'avoir voulu parler d'égale à égale avec la psychiatre. Chercher un autre psy, qui sera donc privé hein et pas au CMP. Avec pas de tiers payant.


Après ça on doit croire au respect des usager-es ? Que la relation est égalitaire, et que "le patient au centre des soins ? Parce que la Charte du Patient Hospitalisée est affichée au mur ? Je n'y crois plus.


Ras le cul




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